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« Les Français·e·s et les représentations sur le viol – vague 3 »

« Les Français·e·s et les représentations sur le viol – vague 3 »

février 8, 2022

Synthèse du Dre. Muriel Salmona:

Il s’agit de la 3 ème enquête de ce type après celles de 2016 et 2019 que nous faisons qui constitue un baromètre de l’adhésion des Français aux stéréotypes sexistes, à la culture du viol et aux mythes sur le viol, les victimes et les agresseurs ainsi qu’à leur niveau d’information sur tout ce qui concerne les violences sexuelles.

Tous les résultats (Rapports, communiqués de presse et infographies) sont consultables et téléchargeables sur le site de mon association sur cette page : https://www.memoiretraumatique.org/campagnes-et-colloques/2022-enquete-ipsos-representations-des-francais-sur-le-viol-vague-3.html

Si l’adhésion des Français aux stéréotypes sexistes, à la culture du viol et aux mythes sur le viol, les victimes et les agresseurs reste malheureusement forte on observe malgré tout pour la 1ère fois un net recul (effet #metooinceste ?), en revanche pour les 18-24 ans il progresse de façon très inquiétante ce qui est certainement lié à la forte consommation pornographique.

La délégitimation de la parole des victimes reste à un niveau identique par rapport à 2016 / 2019 : 37% des Français·e·s pensent qu’il est fréquent qu’une personne accuse une personne de viol par déception amoureuse ou pour se venger )mais sur des populations de victimes spécifiques comme les enfants et les personnes handicapées, la mise en doute de la parole des victimes régresse significativement par rapport à 2019 de 27 à 21% pour les enfants et de à 19 à 10% pour les personnes en situation de handicap (sauf pour les 18-24 ans).

Autre point préoccupant le manque important d’information sur les lois, les conduites à tenir et les ressources à disposition :  les nouveaux crimes et délits spécifiques et leurs seuil d’âge pour les mineurs de moins de 15 ans et en cas d’inceste ne sont pas connus par une très grande majorité des Français, près d’4 Français·e·s sur 10 ne connaissent pas l’obligation de signaler aux autorité des faits de violences sexuelles dont à connaissance sur un enfant ou une personne vulnérable, seuls  33% connaissent le 119, 14% seulement le 39-19 et 13% le 39-19 la plateforme gouvernementale de signalement des violences sexistes et sexuelles.

Les Français.e.s qui connaissent le mouvement #metooinceste déclarent majoritairement qu’il a eu un impact positif,  1 Français·e·s sur 2 considère qu’on en fait pas encore assez pour médiatiser les affaires d’inceste (une minorité 14% pense qu’on en fait trop)

En ce qui concerne la presription des crimes sexuels :

→90% des Français·e·s se déclarent en faveur de l’imprescriptibilité des crimes sexuels envers les mineurs et les personnes vulnérables (vs 70% en 2018)

87% en faveur de l’imprescriptibilité pour tous les crimes sexuels (mineurs et adultes), 

→88% en faveur d’un allongement de la prescription à 40 ans après la majorité, 

→86% en faveur d’une levée de prescription en cas d’amnésie traumatique (obstacle insurmontable)

Une grande majorité de Français·e·s de 80 à 97% se déclarent favorables à des mesures visant à améliorer la protection des mineurs victimes de violences sexuelles : formation, dépistage systématique, infraction spécifique pour les personnes en situation de handicap mental ne nécessitant pas de prouver la violence, contrainte menace ou surprise, tribunaux spécialisés 65%,création de centres de prise en charge des victimes de violences sexuelles dans chaque département, de même pour les premières mesures préconisées par notre Commission  sur la suspension ou le retrait de l’autorité parentale du parent incriminé en cas d’inceste signalé ou condamné.

Les Français·e·s sont donc massivement pour que des mesures soient mises en place pour améliorer la lutte contre les violences sexuelles et leur impunité et pour mieux protéger et prendre en charge les victimes de violences sexuelles la lutte contre les violences sexuelles, ce qui est très encourageant pour notre travail dans le cadre de la commission.

Muriel Salmona Dre Muriel SALMONA
Présidente
Psychiatre – Psychotraumatologue
Tel : 06 32 39 99 34
drmsalmona@gmail.com

www.memoiretraumatique.org
http://stopaudeni.com/

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