Skip to main content
Elections Européennes : attention, danger pour les droits des femmes

Elections Européennes : attention, danger pour les droits des femmes

mai 16, 2024

A quelques semaines des élections européennes, il est question de nombreux sujets dans le débat public. Parmi ceux-ci, plus en second plan, celui des droits des femmes est abordé.

Et pourtant, dans nos sociétés modernes profondément inégalitaires et patriarcales, cette problématique ne devrait pas être secondaire. D’une part, pour atteindre l’égalité entre les femmes et les hommes, et d’autre part, parce qu’il est à craindre, au contraire, une régression en la matière.  

En effet, dans un monde et une Europe frappés par la montée des populismes et de l’extrême droite, ce n’est pas jouer sur les peurs ou fantasmer le pire, que de dire que le Rassemblement National, en France progresse de manière très inquiétante. Plusieurs démocraties ont malheureusement déjà basculé, à quelques kilomètres de nos frontières.

Et partout où l’extrême droite est au pouvoir, les droits des femmes reculent et sont une cible.

En 2019, lors des dernières élections européennes, sur 79 sièges pour la France, 23 ont été obtenus par le RN. Les projections pour le scrutin du 9 juin sont très inquiétantes.

Pour éviter ce danger, nous pouvons chacun et chacune à la place qui est la nôtre, agir en montrant le vrai visage du RN, notamment en matière de droits des femmes.

La vérité est claire : ils refusent tout progrès social pour les femmes.

Nous pouvons citer quelques exemples pour illustrer très concrètement leurs positions rétrogrades :

  • En janvier 2020, le parti d’extrême droite désapprouve une résolution visant à résorber les écarts de salaire entre les femmes et les hommes.
  • Quelques mois plus tard, les eurodéputés du RN rejettent une résolution qui condamne la réglementation polonaise sur le droit à l’avortement.
  • Ils votent également contre le plan d’action pour l’égalité femmes-hommes en 2020, contre le plan de lutte contre les violences sexuelles et sexistes au sein des institutions (2021) et s’abstiennent sur le plan de lutte contre le harcèlement sexuel, en 2023.

Cela fait beaucoup !

Et rappelons également que l’extrême-droite française a voté contre la Convention d’Istanbul, ‘’sur la prévention et la lutte contre la violence à l’égard des femmes et la violence domestique’’, pilier pourtant de la lutte contre les violences faites aux femmes.

Bref, les exemples ne manquent pas et suffisent à enlever le vernis soi-disant féministe mis en avant par les dirigeants du RN.

Au contraire, ces élections européennes doivent être l’occasion de conquérir de nouveaux droits.

Le 4 mars dernier, le Congrès Français adoptait de façon historique la constitutionnalisation de l’IVG après une longue bataille parlementaire et dans la société. Nous y sommes parvenues, nous avons surmonté les obstacles et les pièges, grâce notamment au travail d’associations féministes.

Face aux menaces conservatrices, il était essentiel de protéger cet acquis, au plus haut niveau qu’il soit. A présent, continuons la lutte pour que ce droit soit inscrit dans la charte européenne des droits fondamentaux.

Cette constitutionnalisation, joyeusement célébrée dans les rues lors de la manifestation du 8 mars, est une belle victoire qui doit en appeler d’autres !

Alors, comme proposé initialement par Gisèle Halimi avec la clause de l’Européenne la plus favorisée, faisons en sorte que cette constitutionnalisation devienne une référence et protège les femmes partout en Europe ! De même, inspirons-nous des lois les plus progressistes existant dans d’autres pays, en matière de lutte contre les violences sexuelles et sexistes, de congé parental ou bien encore d’égalité salariale.

En conclusion, le rôle de l’Europe est essentiel. Soit la prochaine législature sera une attaque terrible pour les femmes, soit elle sera une opportunité pour harmoniser les droits des femmes par le haut !