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L’horloge de l’inégalité salariale

L’horloge de l’inégalité salariale

novembre 19, 2022

Il est 9h10, un 4 novembre.

En tant que salariée, cette date marque le début d’un travail non-rémunéré jusqu’à la fin de l’année. En France, la population active est constituée à 49% de femmes victimes d’inégalités salariales.

La méthodologie de calcul

Calculée par Eurostat, l’inégalité des salaires est un problème public majeur. Selon l’organisme de statistiques de l’Union Européenne, l’inégalité est définie comme « la différence moyenne de rémunération horaire brute entre les travailleurs de sexe féminin et masculin ». L’écart de rémunération se mesure ainsi en comparant le revenu horaire brut moyen des femmes et celui des hommes.

Alors que l’écart de salaire est inférieur à 0,7% au Luxembourg et atteint les 4,2% en Italie, il est de 15,8% en France.

Ainsi, les féministes françaises se sont emparées de ce chiffre dès 2016 afin de faire exister ce combat dans le débat public. Les Glorieuses, média engagé dans la lutte pour l’égalité ont décidé de faire de l’inégalité un symbole en la transformant en date du calendrier. « Nous avons adapté ce rapport au nombre de jours ouvrés en 2016 (soit 253), ce qui nous a donné 38,203 jours ouvrés. Cette méthode nous a ainsi permise d’arriver à la date du 7 novembre 2016 ». Depuis, ce chiffre est calculé chaque année. En 2022, c’est à partir du 4 novembre 2022 que les femmes, à compétences égales, fournissent un travail gratuit.

Un problème systémique renforcé par la crise du COVID-19

En France, dans la majorité des cas, les femmes s’engagent dans des filières indispensables mais moins reconnues socialement. Durant la pandémie, l’ensemble de la société a été confrontée à l’importance des filières du care (éducatrices, agent.e.s de nettoyage, infirmières, aides-soignantes…), pour autant, ces dernières sont structurées autour de contrats à temps partiels et peu rémunérés. Beaucoup de travailleuses se retrouvent alors en situation de grande détresse sociale. A cet égard, les mobilisations historiques des femmes de chambre de l’Hôtel Ibis-Batignolles en juillet 2021 nous rappellent la situation précaire des femmes prisonnières de contrats précaires et de conditions de travail indignes et violentes.

De même, le COVID-19 a laissé la place à de nombreux plans de licenciement, notamment dans les métiers du service, première impactée par les nombreuses mesures de confinements. Restaurants, grande distribution, vente en magasin, de nombreux commerces ont déposé le bilan. Un nombre important de travailleuses se sont retrouvé privé d’emploi.

Des perspectives améliorant la condition des femmes au travail

L’espace de travail doit faire l’objet de réformes plurielles afin de garantir aux femmes un accès à une vie professionnelle épanouie. Des perspectives d’actions publiques inspirées de l’étranger ont montré leur efficacité.

Finalement, la lutte pour l’égalité entre les femmes et les hommes au travail est à l’image de celle dans les autres domaines. Il s’agit avant tout d’une volonté politique sur laquelle l’ensemble des ressources de la société doivent être investies.

L’Egalité c’est pas sorcier est engagée dans ce combat, l’exposition L’Egalité ça se travaille ! dresse un état des lieux de la situation des femmes dans le monde professionnel, entre inégalités salariales et violences psychologiques, sexistes et sexuelles. Nous vous invitons à découvrir cette exposition à l’adresse suivante : https://legalite.org/legalite-ca-se-travaille/